Dans la course complexe du quotidien, le singulier peut influencer la venue de plus grands hasards, de moments où la volonté perçoit un paysage de possibles. Dès la mise en marche de projets certains, l’imagination s’avance là où œuvrait la volonté ; elle sème et bâtit, contemple l’activité. Tache d’exploration réciproque, nuit et jour, travail de reconnaissance double dont les oscillations rassemblent nos expériences. Un espace s’ouvre pour être habité ; perpétuelles tentatives d’expansion.
Le fin de telles constructions est de rassembler, générer un mouvement d’attraction qui brigue l’inconnu. Émettre, aller à la recherche et parfois profiter d’une alliance ; au regard de l’autre, tout est animé joyeusement. Enfin, la rencontre ! L’interstice entre deux pensées se fait intervalle, les rendant consonantes. L’ensemble répète le ralliement des multiples à l’unité, dans un retour du choc initial. D’une jonction hasardeuse nait un jeu entre les parties ; un espace s’ouvre à l’intérieur de ce nouvel agrégat – à l’extérieur des deux entités. Les limites qui définissent leurs formes créent la géométrie du lieu.
Manifester ! Il faudrait ici, présenter les interrogations qui nous guident, offrir les fragments de réponses recueillis, tout en vivant cette poursuite… Et il reste à imprimer les codes, transcrire ces incongruités dans la convention ; semblable, fais semblant ! Après tout, c’est la langue qui lance –lazzis ou lamentations- le mot de passe. Et l’autre d’accepter sans broncher de nous suivre dans le dédale… A travers les décharges verbales, les constructions d’épithètes, les boulevards bordées d’impératifs… C’est le destin de lecteur, conspirateur qui suit les fils énonciatifs et les sent tramer du sens… Du sens possible. Car celui-ci n’apparait jamais comme l’original. Et le lecteur de recréer un paysage où inscrire ce qu’il entrevoit secrètement dans les conjonctions qu’il scrute. Je te montre quelque chose, qu’y verrais-tu ? La phrase entraine, elle donne à accomplir.
